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christophe Dupeyre

Apis Mellifera Unicolor

Dernière mise à jour : 6 déc. 2021



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Bienvenue sur le blog de BEE RUN Apiculture. A travers nos articles et nos points de vue nous essaierons d’apporter un éclairage sur notre passion l’apiculture. A vos marques, bonne lecture !


Et si nous commencions par nos collègues les plus proches ? D’où vient notre abeille péi, Apis Mellifera Unicolor ?


- Et l’abeille fût… avant ou après l’homme à la Réunion ?


Vaste question et comme souvent, plusieurs écoles s’affrontent. Une chose est sûre, il faut remonter aux origines du peuplement de l’île pour y voir plus clair. Ou du moins essayer.

Pour certains auteurs, l’abeille Apis Mellifera Unicolor a été introduite en 1664 au début du peuplement permanent de l’île : c’est à cette époque qu’arrivent les premiers colons en provenance de Madagascar, avec dans leurs bagages, quelques abeilles. L’homme avant l’abeille donc.

Mais remontons une vingtaine d’années plus tôt. L’île à cette époque n’est habitée que temporairement. Un groupe de 12 mutins exilés de Madagascar y a vécu 3 ans entre 1646 et 1649. A leur retour, ils expliquèrent avoir vécu de « gibier et de miel », preuve de la présence d’abeille sur le territoire. L’abeille avant l’homme donc.

Difficile d’y voir clair et peu importe au final. Une chose est sûre à la Réunion, les destins de l’homme et de l’abeille sont intimement liés et ce dès les premiers peuplements de l’île.


- Et au commencement était la ruche bombarde, ou les débuts expérimentaux de l’apiculture réunionnaise


A leur arrivée sur l’île, les pratiques apicoles des premiers occupants relèvent plus de la chasse et de la cueillette que de l’apiculture proprement dite. Mais très vite les choses changent : les premières traces d’élevage apicole apparaissent aux alentours de 1674, une dizaine d’années après l’arrivée des premiers colons ! Ces apiculteurs des premiers temps utilisent ce que l’on appelle des ruches bombardes, c’est-à-dire des troncs d’arbre creux issus principalement du choka bleu. Les rayons étant fixes, ils devaient être détruit pour la récolte. Difficile à concevoir aujourd’hui !

Dès les débuts de l’apiculture sur l’île, les hommes ont tenté d’introduire de nouvelles espèces d’abeilles européennes, plus adaptées à l’élevage. A cette époque, il faut deux à trois mois pour rallier la Réunion depuis le port de Brest, très peu d’essaims survivent au trajet. Notre abeille péi reste encore bien tranquille seule sur son île !


- Une abeille péi, une histoire de métissage et de peuplement, déjà !


Il faudra attendre la seconde moitié du 19ième siècle avec la percée du canal de Suez et l’avènement de la marine à vapeur pour voir arriver de nouvelles souches d’abeilles comme Apis mellifera mellifera, Apis mellifera carnica, Apis mellifera caucasia. Cependant, aucune d’entre elle ne supplantera vraiment Apis mellifera unicolor !

En 2010 le génome de l’abeille réunionnaise est séquencé. L’histoire du métissage de l’abeille locale est révélé : elle est issue à 95% des sous espèces endémiques de Madagascar A. unicolor et A. andansoni ! Elle présente aussi des traces de lignées européennes introduites plus récemment (ligustica et carnica) qui témoignent de l’hybridation des souches au grès des peuplements.


- Et l’abeille fût… bien avant l’homme finalement


L’abeille réunionnaise est donc en grande majorité issue de la sous espèce Apis mellifera unicolor endémique de Madagascar. Lorsque l’on compare aujourd’hui les génomes des abeilles malgaches et des abeilles réunionnaises, les différences sont telles que la séparation des sous espèces semble beaucoup plus ancienne que l’arrivée de l’homme sur l’île. En résumé, les indices génétiques laissent à penser que les abeilles seraient arrivées de manière naturelle sur l’île, et ce bien avant les premiers occupants ! Nous avons finalement notre réponse.


Si vous voulez en savoir plus sur les origines de l’abeille réunionnaise, vous pouvez vous plonger dans les travaux réalisés par le CIRAD, l’université de la Réunion et celle d’Antananarivo sur la diversité et structure génétique des abeilles des îles du sud ouest de l’Océan Indien. Si la lecture de plusieurs thèses vous rebute, vous en trouverez un très bon résumé sur ce lien :

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